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Dépasser le passé avec l’EMDR

 

 

Dépasser le passé. Se libérer des souvenirs traumatisants avec l’EMDR.

 

 

 « En cas de traumatismes majeur, ce que vous avez vu et ressenti, l’image, les émotions, les sensations physiques et les pensées, tout est encodé dans la mémoire sous sa forme d’origine, sans avoir été traité« . 

 

 

 

Interview de Francine SHAPIRO

Francine Shapiro , docteur en psychologie au célèbre Mental Research Institute de Palo Alto, est la fondatrice de la thérapie EMDR.

Elle a reçu, entre autres distinctions internationales, le prix Sigmund FREUD.

 

 

D’où vient l’EMDR? Comment cette thérapie s’est-elle développée? Pourquoi est-elle efficace?

 

FS: « Tout a commencé grâce à une découverte que j’ai faite concernant les mouvements oculaires. Je marchais dans un parc public, en juillet 1987, et je me suis brusquement rendu compte que certaines pensées perturbantes que j’avais venaient de disparaître. Je ne sais plus de quoi il s’agissait. C’était le genre de pensées agaçantes, tenaces, qui tournent autour d’une difficulté du moment et qui vous obligent en général à faire quelque chose pour vous en débarrasser.

 

Quand j’ai ramené ces pensées, elles n’avaient plus la même charge. Surprise, je me suis demandé ce qui avait causé cette réaction. Je suis donc devenue très attentive. Et j’ai remarqué que, quand ce genre de pensées me venaient à l’esprit, mes yeux se mettaient à aller et venir très vite, en diagonale, toujours de la même manière; et les pensées disparaissaient de ma conscience.

Quand j’y pensais de nouveau, elles avaient perdu leurs forces négatives.

 

 

A la fin de mon doctorat, j’ai décidé de faire une étude contrôlée de ma procédure. Le plus pertinent semblait être d’étudier le traitement de souvenirs anciens. Je me suis demandé qui aurait le plus de problème de cet ordre; c’étaient évidemment les victimes d’abus sexuels et les anciens combattants. Cela m’a amenée à travailler avec des gens qui avaient un diagnostic d’état de stress post-traumatique.  (ESPT).

 

En 1987, l’ESPT était un diagnostic reconnu depuis seulement sept ans. A l’époque, il n’y avait aucune thérapie reconnue pour traiter ce genre de trouble.

Les résultats de mon étude furent publiés en 1989 dans le Journal of traumatic stress. 

Cet article décrivant un tout nouveau type de thérapie qui utilisait des mouvements oculaires et qui apportait des bénéfices très rapides aux victimes de trauma, a soulevé beaucoup de controverses.

 

Comment de simples mouvements oculaires auraient-ils le moindre effet? 

 

 

Un membre du conseil éditorial du Journal, où avait été publié mon premier article, contacta le rédacteur en Chef pour lui dire que la recherche avait sûrement avait été dupée. Cependant, comme il était lui même responsable d’un programme de traitement des ESPT chez les anciens combattants, il vint se former lui-même à l’EMDR. Il en vérifia ainsi toute l’efficacité.

 

C’est ainsi que l’EMDR eut toute sa reconnaissance en 1990.

 

 

 

Pourquoi le temps ne referme pas toutes les blessures? 

 

 

Si nous nous coupons, notre corps cicatrise, sauf cas particulier. Si on supprime ce qui, dans la situation particulière, l’empêchait de cicatriser, le corps reprend le processus de cicatrisation.

Le cerveau fait partie du corps. En plus des millions de réseaux mémoriels, nous avons tous, dans le cerveau, un mécanisme de guérison: le système de traitement de l’information.

Il a la capacité de faire passer n’importe quelle perturbation émotionnelle à un niveau de santé mentale ou à ce que j’appelle un niveau de « résolution adaptée ». Il s’agit d’une résolution comprenant les informations utiles qui vont nous permettre d’être mieux à même de survivre.

 

Le système de traitement de l’information est conçu pour faire des connexions avec ce qui nous est utiles, et laisser tout le reste de côté (…). Le cerveau est programmé pour avoir ce rôle.

Quand un traumatisme survient, tout comme le corps, le cerveau ne parvient plus à cicatriser et à jouer son rôle. Le traitement de l’information est bloqué.